Cuzin fait de la télé (Riyès et Mikail)
Vendredi 16 décembre 2016, les classes de première TBEE et de terminale TISEC ont participé à l’enregistrement d’une émission télévisée produite par Acte Public Compagnie dans les locaux de TLM. Ils ont pu s’exprimer sur le thème de l’immigration et de la diversité de la culture française en questionnant Jacqueline Costa-Lascoux, chercheuse au CNRS et Abdel Sefsaf, metteur en scène. Le débat était animé par Stéphane Cayrol et l’émission sera diffusée sur Télé 2Rives.
Un article de Timon, Raphael, Marjorie, Djan, MikaIl, Riyès, Bassirou, Christopher, Adam, Lilian, Stéphane, Ayoub, Brian, Julien, Kenny, Thomas, David, Zoubir.
Le 16 décembre, le groupe qui a participé à l’émission était un peu particulier. La moitié des 1TBEE était en stage, quelques élèves étaient grippés et un s’est tout simplement trompé de lieu de rendez-vous. Les absents ont donc rédigé des questions à ceux qui, courageusement, à quelques heures des vacances, se sont concentrés et motivés pour aller à la rencontre de Madame Jacqueline Costa-Lascoux et d’Abdel Sefsaf. Marjorie s’est faite journaliste.
Marjorie : pour quelles raisons êtes-vous allés à TLM ?
Tanguy explique que les élèves de terminale TISEC ont participé à la construction de l’émission. Elle sera diffusée sur TV2Rives. Il y aura une captation de spectacle, peut – être Medina Merica un spectacle d’Abdel Sefsaf, l’émission puis le documentaire d’Yves Benitah sur Abdel Sefsaf, comédien chanteur et metteur en scène.
En terminale, il y a en lettres « la parole en spectacle », « l’homme face au monde au XXè siècle » et enfin, un objet d’étude qui s’appelle « identité, diversité ». Autant dire que le projet fait un fil conducteur dans le programme, c’est Madame Rosenfeld qui le dit. En cours, on a visionné une captation d’un spectacle de Nasser Djémail qui fait une large place à son enfance et à la construction de son identité : les vipères se parfument au jasmin. On a aussi visionné un documentaire fait lors d’une tournée d’Abdel Sefsaf en Algérie. Il raconte son travail et va voir la maison où son père a grandi. En novembre, nous sommes allés voir Murs le dernier spectacle d’Abdel Sefsaf au théâtre de la Croix-Rousse. Tous les TISEC et les TBEE ont aimé ce spectacle. Du coup, Madame Rosenfeld a emmené les deux classes, sauf ceux qui étaient en stage.
Marjorie : de quoi avez-vous parlé ?
L’idée, selon David, était de parler de l’immigration et des enfants d’immigrés. Il ajoute qu’il s’agissait aussi d’évoquer le racisme, les cités, savoir si on pouvait réussir en étant enfant d’immigré, si les « riches » pouvaient mieux réussir que « les pauvres »… enfin l’inverse en ce qui le concerne !
L’idée était de demander à Abdel Sefsaf comment il avait vécu son enfance, comment son identité lui servait à construire ses spectacles et à Madame Lascoux de nous éclairer sur les jeunes issus de l’émigration. Les questions sont en bas de l’article. Les réponses vous les aurez en regardant l’émission dans trois mois. On vous raconte simplement cette expérience. Le journaliste, Stéphane Cayrol a trouvé que nos questions étaient bonnes, on était content. A un moment, il a dit : « les questions sont piquantes. » Brian adore la cuisine piquante, il n’est pas le seul, souvenez –vous des recettes du voyage de Mawugnon.
Marjorie : comment avez-vous préparé l’émission ?
Nous avons regardé les documentaires sur Abdel Sefsaf et les producteurs sont venus, Yves Benitah et Patrice Pegeaut. Nous avons fait connaissance. Stéphane Cayrol est aussi venu et une équipe de techniciens a fait des images en cours. Ensuite on a rédigé des questions. Au début, on ne savait pas qui participait donc on a rédigé des questions générales. On les a posé à Madame Costa-Lascoux parce qu’elle est chercheuse donc c’est une spécialiste des généralités (pas que, hein ?). Quand on a su qu’Abdel Sefsaf venait, on a pu orienter les questions sur son travail parce qu’il a commencé par s’interroger sur son histoire personnelle mais Murs est plus général. Enfin, deux jours avant, on a su que Madame Costa-Lascoux venait et donc on a vite complété les questions . On les a envoyées, enfin Madame Rosenfeld les a tapées et envoyées à Stéphane Cayrol, et après on s’est réparti les questions.
Marjorie : qui sont Abdel Sefsaf et Madame Costa-Lascoux ?
Abdel Sefsaf, on le présente plus, on a déjà fait un article dans la gazette, là :
Les première TBEE vont travailler avec sa compagnie pendant deux ans autour du projet « Français du Futur ».
Madame Jacqueline Costa-Lascoux a fait du droit et de la sociologie et a écrit plein de livres sur les enfants d’émigrés et la laïcité. Elle a même une page wikipédia là : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacqueline_Costa-Lascoux
On était très impressionné par la liste de ses livres, on n’avait pas lu ses livres, ça a l’air très intéressant. La prof va le faire et tout nous raconter …… hahahah
M : racontez – nous l’après-midi du 16 décembre.
Nous avons mangé puis on est parti en bus. On a trouvé facilement et le bus était direct pour la Part Dieu. Là on a été accueilli par Yves Benitah et Patrice Pegeaut. On a attendu. Madame Costa-Lascoux est arrivée. Elle était très gentille, souriante, elle nous a un peu impressionnée (on dirait une actrice, elle est très élégante et tout). Elle est venue nous parler. Ensuite on a attendu parce qu’Abdel Sefsaf était en retard. Enfin, on est entré dans le studio pour une heure et demie ou deux heures, on sait plus trop. C’était intéressant, on a fait le silence pendant tout ce temps-là (Raphaël). Enfin, non, on avait des rires nerveux. Abdel Sefsaf s’est même retourné parce qu’il n’entendait plus ce qu’on lui disait dans l’oreillette.
Ayoub : « personnellement j’ai bien apprécié et bien rigolé car je n’ai pas l’habitude qu’on me filme comme ça avec plein de caméras partout. Elles étaient placées partout autour de la salle. En plus on se voyait sur des écrans de télé.» Pour Thomas, il y en avait partout, et des réflecteurs au plafond, des caméras dans chaque angle. Stéphane Cayrol était très calme, pro. David précise qu’il y avait une caméra fixe sur chaque adulte intervenant, plus le caméraman qui se déplaçait. Il y avait aussi une régie et la communication entre le studio et la régie se fait avec des écouteurs, tous les adultes sur le plateau en avaient.
Certains sourient parce qu’ils ont fait pas mal de grimaces pour voir l’effet produit sur un écran de télé…
Thomas raconte qu’il y avait deux séries de gradins . Christopher précise qu’ils étaient très inconfortables et qu’il a eu mal aux fesses. Kenny rectifie et dit « pas très confortable ». Zoubir lui avait mal au dos. Thomas est tout à fait d’accord. Pour certains élèves, c’était difficile de rester concentré et de ne pas avoir des rires nerveux. Il estime qu’il a appris à rester concentré et à s’intéresser au sujet. Julien dit que les gens dans le studio ont dû comprendre que c’était pas facile pour nous de rester très calmes et puis c’était notre première fois.
Il se souvient que ceux qui posaient les questions ont été installés au troisième rang et les autres devant. Le caméraman n’arrêtait pas de se déplacer d’un gradin à l’autre pour filmer l’élève qui posait une question. C’est Stéphane Cayrol qui relançait les élèves pour poser les questions.
Les adultes répondaient très sérieusement. Ils argumentaient bien leurs réponses. Tanguy voulait savoir pourquoi Abdel Sefsaf faisait des spectacles engagés, il a trouvé les réponses très intéressantes. Julien relève que les réponses étaient longues et précises. Jacqueline Costa-Lascoux et Abdel Sefsaf n’arrêtaient pas de se retourner. Il faut dire que le studio était étrange. Les adultes nous tournaient le dos, se faisaient face devant Stéphane Cayrol. Donc pour répondre à une question, ils devaient se retourner. Madame Costa-Lascoux se retournait beaucoup parce qu’elle voulait vraiment parfois faire comprendre ce qu’elle disait. Abdel Sefsaf aussi.
Après l’émission Abdel Sefsaf a encore passé un long moment avec les élèves pour répondre à leurs questions en plus. Il nous a dit son ressenti sur les jeunes d’aujourd’hui. Il a le contact facile et il n’est pas rancunier quand on bavarde dans son dos d’après Brian. C’est à ce moment-là que Madame Rosenfeld a fait la photographie qui est sur le site.
David a « trouvé l’émission très bien organisée et le journaliste Stéphane Cayrol très bon » et a « trouvé Abdel super sympa, c’est quelqu’un de vrai et admirable même en si peu de temps. »
David a aussi beaucoup aimé qu’Abdel Sefsaf chante a capella « Il faut partir » parce c’est vraiment une chanson très bien. Tout le monde est d’accord, ceux qui la connaissaient déjà adorent, ceux qui l’ont découverte adorent aussi. En cliquant ici, vous pouvez écoutez « il faut partir » et deux autres chansons.
http://www.croix-rousse.com/saison/spectacles/Murs
Tanguy a vraiment aimé voir fonctionner les dispositifs du plateau.
Pourquoi l’immigration vous intéresse-t-elle ?
Il y a plein d’histoires de migration dans le lycée. D’Afrique à l’Allemagne en passant par l’Asie, l’Amérique, on bouge, on bouge. Les TISEC en on même fait un conte, celui de Mawugnon :
Brian a une histoire familiale qui passe par le Togo et l’Allemagne avant d’être lyonnaise.
Ayoub a commencé à grandir en Algérie avant d’être un gône, c’est pour cela qu’il est très intéressé par ce que dit Abdel Sefsaf. On peut être là sans pour autant faire comme si on avait pas eu une histoire ailleurs. Un truc dans le genre.
Thomas.
« Je suis né en France, dans le 9è à Lyon. Mes parents sont nés en France, aussi à Lyon. Mais mes grands-parents du côté de ma mère sont nés en Italie et du côté de mon père, ma grand-mère vient du Brésil. Les parents de ma mère sont venus vivre en France pour le travail. Ils ont rejoint un cousin et du coup sont restés. J’ai beaucoup de famille en Italie donc j’y vais souvent l’été pour les voir. »
Kenny
« Je suis Français d’origine cambodgienne et vietnamienne. Je suis retourné en Asie il y a quelques années et depuis, je projette d’aller y vivre. Je trouve pour l’instant que le mode de vie et de pensée est totalement différent. En Asie, on vit au présent, en Europe on ne pense qu’à l’avenir et à l’argent. »
En fait si on pose la question des parcours familiaux, personne n’habite à l’endroit où habitaient ses arrières-grands-parents, même ceux de la campagne.
Avez-vous aimé ce projet ?
Julien : « je pense que ce projet était une bonne idée, on a pu découvrir comment fonctionne un studio de télévision et un plateau. On a pu avoir des réponses sur de bonnes questions. C’était aussi une très bonne chose de rencontrer Abdel Sefsaf, Jacqueline Costa-Lascoux et l’équipe des locaux de TLM. »
Brian dit que dans l’ensemble c’est « une expérience qui restera gravée et qui était très originale. On avait l’impression d’assister à quelque chose de grand et les sujets n’étaient pas forcément tous à notre portée, il fallait se concentrer et le vocabulaire des réponses était parfois compliqué ». Il pense que les intervenants avaient « plus de vécu que lui et maitrisaient bien leur sujet ». Par exemple, il n’a pas tout de suite compris ce que ça voulait dire « se justifier d’être immigré » du coup il se demande s’il a fait une gaffe ? La réponse de la prof est « non », c’est un sujet de réflexion, si on se met à avoir peur des gaffes quand on réfléchit, on réfléchit pas. Ce que Brian a préféré c’est le moment où Abdel Sefsaf nous a parlé de son histoire et de sa vision des choses, très positive.
Et maintenant il va falloir patienter. Le montage va durer environ deux mois et ensuite, on se regardera à la télé en famille, et en cours. On reviendra sur les points qui nous chipotent et on vous racontera tout.
Nos questions à Abdel Sefsaf et Jacqueline Costa-Lascoux, rendez-vous dans la gazette pour les réponses ……. en télé et peut-être bien avec un retour de Stéphane Cayrol !
Abdel Sefsaf : Pouvez-vous nous raconter comment vous avez grandi ?
et comment vous auriez pu faire votre portrait à notre âge ?
Abdel Sefsaf : Avez-vous eu des problèmes dans votre enfance ? avez-vous été victime de discrimination ?
Jacqueline Costa-Lascoux : Pourquoi vous intéressez-vous aux migrants ? Est-ce que c’est pour les aider ?
Abdel Sefsaf : Qu’avez-vous fait comme études ? Etiez-vous bon à l’école ?
Abdel Sefsaf : Est-ce que vos études vous ont permis de penser positivement votre intégration ?
Abdel Sefsaf : Pourquoi vouloir être comédien ?
Abdel Sefsaf : Murs est un spectacle engagé, pourquoi pensez-vous que c’est important ?
Jacqueline Costa-Lascoux : Comment la vision des immigrés a-t-elle évoluée depuis l’époque de nos parents et de nos grands-parents ?
Abdel Sefsaf : Qu’est-ce que la culture berbère vous apporte qui complète votre culture française ?
Abdel Sefsaf : Vous sentez-vous tenu de mettre une touche orientale dans les spectacles ? Est-ce ce qui est attendu de vous ?
Jacqueline Costa-Lascoux : Y a-t-il des immigrés qui s’intègrent mieux que d’autres, et pourquoi ?
Jacqueline Costa-Lascoux : Les enfants de migrants ont-ils tous des problèmes scolaires ? Comment faire évoluer cette situation ?
Jacqueline Costa-Lascoux : Dans mon collège, 80% des élèves ont été orientés en lycée professionnel. Pourquoi les élèves de banlieue sont-ils tous orientés en lycée professionnel ?
Jacqueline Costa-Lascoux : Peut-on dire que les entreprises préfèrent les blancs à tous les autres ?
Abdel Sefsaf : Vous travaillez avec nous juste parce qu’il faut travailler ? Est-ce que c’est parce que la prof le voulait ?
Abdel Sefsaf : Vous voulez bien nous chanter une chanson ?