«  Que la beauté soit dans ton regard et non dans la chose regardée » André Gide

En cette période de pandémie où nos habitudes scolaires ont été quelque peu « secouées » et nos nerfs à tous mis à rude épreuve, nous avons eu l’idée, Madame Gorur, professeur d’Arts appliqués et moi-même (Madame Donati), professeur de Lettres-Histoire, de proposer à nos élèves de 1 ORTC et 1 AFTI d’adopter cette devise et d’aborder le thème au programme de première « Créer, Fabriquer : L’invention et l’imaginaire », sous cet angle.

C’est ainsi qu’après l’étude d’un corpus de 5 textes poétiques (Les enfants qui s’aiment de Jacques Prévert, L’Amoureuse de Paul Eluard, Le bouquet de tes rêves de Max-Pol Fouchet, Avec au bord des lèvres de Jean Malrieu, Il y a certainement quelqu’un d’Anne Hebert), nos élèves ont été invités à créer des puzzles poétiques en se réappropriant les textes des auteurs pour mieux construire leurs propres oeuvres.

 

 

« Nous sommes partis des textes, il fallait sélectionner deux vers ou plus qui nous plaisaient dans chaque texte, les remettre dans l’ordre qu’on voulait, puis modifier tout ça pour en faire notre propre poème » commente Fabrice, élève de 1 ORTC .

«  Ce qui m’a le plus plu , c’est le fait d’avoir une base pour pouvoir ensuite trouver mes propres mots ;  ça m’a paru plus facile et les mots me sont venus tout seul alors que d’habitude j’ai un peu de mal avec la poésie » poursuit Christian, 1 ORTC.

La poésie, un «  truc de vieux » ? Et bien non !

« Le son qui passe dans mes écouteurs, dit Farès de 1 AFTI,  c’est bien de la poésie en musique. Y’a le côté musical mais aussi le texte qui compte ; ce qu’on nous dit, ça nous touche ou pas selon qu’on aime l’artiste ».

Qu’on se rassure donc, la poésie est toujours bien présente dans notre société et elle en a plus que jamais  besoin, comme elle a besoin de beauté plastique !

C’est pourquoi à partir de ce travail sur les mots, ces vers prélevés dans les textes originaux, redistribués, remaniés, réinventés, pour devenir un texte nouveau, propre à chaque participant, nous avons décidé de proposer avec la professeur d’Arts appliqués d’aller plus loin.

Alors que les poèmes de nos jeunes ont trouvé place dans un recueil complet de 32 textes originaux baptisé Nos puzzles amoureux relativement au thème choisi en commun, l’aventure créative de l’écriture s’est poursuivie par le collage et la peinture. Madame Mehri Gorur a ainsi proposé aux élèves des deux classes un travail permettant non seulement d’illustrer leurs textes, mais de laisser le texte prendre place au sein même d’affiches créées à partir de collages réalisés en s’inspirant du travail du peintre contemporain  Richard Burlet dont les élèves ont découvert les oeuvres à la fois abstraites et figuratives.

« Ce que j’ai aimé, c’est le travail de groupe ; nous avons dû collaborer et tout le monde a amené quelque chose à l’affiche sur laquelle on travaillait à 3 ou 4 ; c’était intéressant de discuter pour se mettre d’accord et de voir à la fin ce que ça donnait » commente Nidhal, 1 AFTI.

Certains élèves, à l’instar de ce qui s’est fait en poésie, ont choisi de se démarquer des œuvres de Burlet, d’autres les ont faites figurer dans leurs affiches. Tout en conservant des contraintes formelles tant en littérature qu’en Art plastique, une marge de liberté propre à tout travail de création a été laissée aux élèves, pour leur plus grand plaisir et le nôtre.

 Ces affiches donnent lieu actuellement à une exposition au CDI ainsi qu’à la libre consultation du recueil de poèmes ainsi élaboré par ces deux classes de première, dont il faut souligner l’implication dans le projet. C’est cette expérience de création artistique globale que nous vous invitons à découvrir au CDI jusqu’à fin septembre 2021.

Venez nombreux !!!

Madame Julia Donati, PLP Lettres Histoire, Madame Mehri Gorur, professeur d’Arts appliqués, avec la participation de Nathalie Bourlez, professeur documentaliste que nous remercions pour son accueil et sa gentillesse.

Photo de Une : affiche de Anthony, Mohamed-Amine, et Nidhal, en 1 AFTI.