MONUMENTAL
En atelier nous réalisons une charpente pour un client qui veut faire abriter des véhicules. Un projet sympathique, je vous le raconte.
Vincent
Oh, c’est beau
8,60 mètres de long par 5,30 mètres de large. 4,70 mètres de haut. Des sablières de 7 mètres !
Vous n’avez rien compris, alors il s’agit d’une base rectangulaire avec une charpente à 3 versants, dessus. L’un des versants vient en prolongation du toit existant. Il y a 6 poteaux, trois de chaque côté. La sablière est une poutre supportée par les poteaux et les liens qui stabilisent la structure. Pour faire l’ouvrage, nous avons utilisé une tonne et demie de bois et cent kilos de ferrures. Autant dire que quand on entre dans l’atelier, c’est imposant.
Monsieur Boujakli a fait les plans
Un client nous a demandé de réaliser la charpente. Monsieur Boujakli est allé sur place prendre les cotes d’altitude. Il a utilisé le laser parce que le terrain n’est pas complètement plat. Puis il a fait les plans. Il a utilisé Cadwork, un logiciel de dessin en trois dimensions. On part de rien et on fait ce que l’on veut, j’aime bien l’utiliser. Il faut connaître beaucoup de chose pour bien s’en servir et ne pas se tromper. Il nous a expliqué ce que nous allions faire en novembre et nous a donné les fiches de taille. Elles représentent toutes les opérations à faire pour chaque pièce.
Comment s’y est-on pris ?
La ferme est asymétrique : 2 arbalétriers différents (l’un est plus long que l’autre) et une contre fiche. Chaque fiche de taille nous permet de voir les détails des usinages. On sait ainsi quelles entailles, quelles coupes, quels embrèvements (assemblage de charpentes) nous avons à faire.
Nous avons commencé par la ferme, une sorte de triangle qui supporte les poutres porteuses. Après avoir reçu la livraison du bois en poutres de 13 m, nous avons débité les éléments avec une scie circulaire portative. Une fois débité, nous avons taillé la ferme avec la Speed Cut, une machine de taille à commande numérique. Plusieurs assemblages ont été réalisé avec d’autres machines : la mortaiseuse à chaine, la tenonneuse, la scie circulaire et bien sûr les outils manuels : ébauchoir. Les élèves de 1ère TCB ont participé à la taille des pièces car il n’y en avait beaucoup. Une fois toutes les pièces taillées, nous avons fait un montage à blanc. Il s’agit de monter toutes les pièces à l’atelier pour vérifier qu’il n’y a aucun défaut. Si tout va bien, on peut amener les pièces sur le chantier et monter l’ouvrage. Ce que l’on peut voir en ce moment à l’atelier est le montage à blanc. Il ne manque que les chevrons, qui seront montés sur le chantier.
Après les vacances, nous allons démonter la charpente de l’atelier. Le client va venir la récupérer et nous allons la remonter à l’emplacement prévu. Il faudra tracer la position des pieds sur place avec la même méthode qu’à l’atelier.
J’aime bien les machines
J’ai aimé me servir de la speed-cut la grosse machine de l’atelier. Je me sens plus à l’aise quand je l’utilise. Je me suis aussi servi d’autres machines et de manière organisée. Il fallait savoir quelle machine utiliser à chaque étape et pour chaque pièce : la tenonneuse, la raboteuse, la dégauchisseuse, la scie circulaire portative, la mortaiseuse à chaine portative, la perceuse de charpente à colonne, la visseuse. C’est pas mal ! Pour nous c’est banal mais en l’écrivant, on se rend compte que cela fait beaucoup de machines.
J’aime faire un ouvrage. C’est plaisant. On réalise quelque chose du début à la fin et qui va rester et dont quelqu’un va se servir. On est dans le réel, proche de ce que l’on rêve de faire en entreprise, encore faut-il ensuite trouver l’entreprise. J’ai une ouverture dans l’entreprise de mon dernier stage. Il faudra aussi faire de la couverture zinguerie, ce n’est pas un problème.