Atelier cirque : la grande parade

Les TTCB ont rencontré Muhammet et Emre une heure avant la dernière séance de cirque, enfin, de l’atelier cirque en EPS, le 9 février 2018. Puis, ils ont envoyé la rédac’cheffe interviewer Madame Fauveau, Claire Leroy pour les Subsistances, Boris Ferrier pour l’école de cirque de Lyon et Dorian Vermot-Desroches pour le cirque Pépin… parce qu’ils veulent aller en stage…. Et oui !

 

 

Muhammet, Emre

Nous avons fait 8 séances de cirque et aujourd’hui, c’est la dernière séance, nous avons invité les professeurs et d’autres élèves. J’espère que les professeurs vont venir.

Pendant les huit séances nous avons fait :

La première, nous n’avons pas commencé par le jonglage, c’était trop dur. Nous avons fait des pyramides à deux ou à trois. Elles étaient simplifiées.

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La seconde : nous avons commencé le jonglage simple à deux ou trois balles seulement.

La troisième séance : nous sommes entrés dedans et avons fait du diabolo, des assiettes chinoises, du trampoline, du monocycle.

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L’assiette chinoise au début, c’est très difficile, on n’y arrivait pas du tout. Certains ne parviennent toujours pas à manier l’un ou l’autre instrument, c’est compliqué pour faire des figures de groupe.

 

 

 

Au début, il y avait un intervenant qui nous a montré comment faire les jonglages. Ensuite ils sont venus à deux pour nous montrer les pyramides. Le second est resté quelques séances puis a été remplacé par Camille (Camille Vautrin, cirque Pépin). Elle nous a montré comment travailler avec une barre, danser avec la barre. Enfin, elle monte sur une barre droite, verticale, elle y grimpe et elle parvient à danser dessus, c’est super dur. Nous, on était incapable de faire ça !

A la quatrième séance, on a imaginé différentes figures pour s’entrainer à faire une présentation. On a sélectionné les figures en mélangeant les différents instruments. On ne va pas présenter le monocycle c’est trop compliqué, Noam en TCB sait très bien en faire mais il n’est pas en ORGO. Samuel sait faire plein de choses, un truc de fou. Il fait du hip hop ? Il sait faire des saltos. Bulent aussi sait en faire, il fait de la trottinette, non ?

J’ai aimé faire les pyramides. On pense que c’est simple et en fait c’est difficile parce qu’il faut trouver l’équilibre.

 

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Madame Fauveau, pourquoi avoir organisé un cycle de cirque ?

Je voulais permettre aux élèves de découvrir une nouvelle activité, et de bénéficier de l’encadrement de professionnels du cirque. Ils ont ainsi pu faire une initiation dans d’excellentes conditions. Il s’agit d’un sport mais qui investit le corps dans un art. En foot par exemple, on utilise beaucoup le bas du corps, en cirque l’utilisation du corps est plus complète. Il y a moins de sollicitation cardiaque mais plus de recherche de précision, de création d’expression. L’activité leur montre que maîtriser son corps est une activité qui dépasse les terrains de sport et trouve sa place dans les champs de la culture et de l’art. C’est une manière de faire le pont entre EPS, lettres, histoire culturelle et arts. Ils ont pu découvrir les Subsistances et assister à une représentation de Camille Boitel.

Etes-vous furieuse, contente, les deux ?

Furieuse non ! On peut être content, il y a eu des réticences au départ, c’est normal quand on ne connait pas quelque chose et ensuite, les élèves se sont bien investis. Ils ont compris que le cirque n’est plus seulement pour les enfants, avec nez rouges et bêtes féroces mais des formes et des esthétiques très diversifiées. Ils ont fait du jonglage, de l’acrobatie et de l’équilibre. Ils ont travaillé en atelier et en groupe et se sont initiés aux trois disciplines. Ils étaient surtout motivés par l’acrobatie, pyramides, saltos. C’est spectaculaire, ils peuvent montrer facilement qu’il y a performance. C’est moins visible avec des assiettes chinoises. Ce qui est important dans une initiation c’est de les accrocher. Il faudrait disposer de plus de temps. Si les élèves sont demandeurs, on pourrait développer l’activité en AS. Ils ont modifié l’image qu’ils se font de leur corps, pour des adolescents, c’est important. J’espère qu’ils ont compris que le sport ce n’est pas seulement de la performance virile mais aussi la capacité de s’exprimer par le corps.

Pour les jaloux ?

On va réserver des créneaux l’an prochain pour autre chose que du foot et on va tenter de trouver une solution avec l’AS pour qu’il n’y ait plus de jaloux.

 

Boris Ferrier, est-ce bien sérieux d’apprendre le cirque quand on veut devenir un professionnel des métiers du bâtiment ? 

Le cirque développe des compétences souvent insoupçonnées… Participer à un atelier de portés acrobatiques, c’est faire preuve d’adaptation, de rigueur et de patience. C’est aussi un véritable travail d’équipe !   Des qualités qui vous seront demandées dans vos futurs métiers.

De plus, les circassiens croisent des compétences très diverses pour créer un spectacle …. Un jour, vous participerez peut-être en tant que professionel-le-s à la construction d’une structure pour une création… qui sait ?

 

Claire Leroy, vous représentez les Subsistances, est-ce que travailler avec des lycéens professionnels est intéressant pour vous ? 

BIEN SÛR ! Avec des lycéens tout court, indépendamment des filières que vous choisissez. Le lycée c’est l’époque des découvertes et si elles peuvent être artistiques, on est heureux de pouvoir participer à cette ouverture sur le monde ! Si on peut accompagner des lycéens à s’émerveiller, à s’interroger sur le monde qui nous entoure à partir d’une œuvre, si on peut vous surprendre, c’est pari gagné pour nous.

Pensez-vous changer leur perception du sport et de l’art ?

Du sport je ne sais pas mais de l’art, on l’espère un peu. Je n’aurais pas la prétention de penser que voir une fois un spectacle puisse révolutionner les pratiques culturelles de chacun mais en tous cas j’espère que l’expérience du spectacle proposé est l’occasion de se questionner, de repenser à ses représentations, tant sur les thématiques abordées par l’artiste du spectacle que dans sa forme (est-ce que c’est du théâtre ? du cirque ? de la danse ?)

Ballon

Pensez-vous que pratiquer le cirque en sport permet de regarder son corps autrement ?

Certainement. J’imagine que l’on peut prendre conscience qu’il ne s’agit pas seulement d’une « coquille » que l’on habite mais qu’on peut faire équipe avec lui et s’exprimer aussi via celui-ci, lui donner une dimension poétique !

Seriez-vous prête à revenir ou complètement épuisée et dégoûtée après cette expérience ?

Je réitérai l’expérience avec beaucoup de plaisir !

S’il fallait améliorer ce que l’on a fait, on ferait quoi ?

Euh…. Si vous avez appris des choses et que ce projet a fait bouger des choses dans vos représentations du cirque, du spectacle vivant, du fait d’être spectateur c’est très personnel et ce serait déjà pas mal !

Quand on me traite de clown, c’est une insulte ou un compliment ?

Ça dépend du contexte 😊 En classe, pas sûr. Sur scène et dans la vie ça veut dire faire preuve de grandes qualités d’observation et de détournements poétiques, c’est plutôt chouette !

 

Dorian Vermot-Desroches, vous êtes membre de la Compagnie « le cirque pépin », est-ce que travailler avec des lycéens professionnels est intéressant pour vous ? 

Oui cela a été très intéressant, ce fût aussi très agréable car les lycéens étaient plein de spontanéité et d’envie dans la découverte des différentes disciplines de cirque.

Pensez-vous changer leur perception du sport et de l’art ?

Je ne sais pas si nous changeons leur perception mais nous amenons à voir les choses différemment, sous un autre angle.

Pensez-vous que pratiquer le cirque en sport permet de regarder son corps autrement ?

Oui, car la pratique du cirque permet d’expérimenter de nouvelles sensations. De plus, le cirque nous apporte de nombreux mouvements techniques qui font partie d’un vocabulaire commun, mais on cherche et on crée beaucoup de choses avec son corps. Ce sont donc plein de nouvelles portes qui s’ouvrent.

Seriez-vous prêt à revenir ou complètement épuisé et dégoûté après cette expérience ?

Oui je reviens sans problème.

S’il fallait améliorer ce que l’on a fait, on ferait quoi ?

Avec plus de temps on peut toujours améliorer beaucoup d’aspect : l’écoute de groupe, une plus grande technique, un travail de scène….

Quand on me traite de clown, c’est une insulte ou un compliment ?

Un compliment bien sûr ! Être clown c’est beaucoup de travail pour maitriser de nombreuses choses et faire rire le public mais aussi lui faire vivre de beaux moments de sensibilité.

 

Projet financé par la Région Auvergne Rhône-Alpes et l’établissement.