Rencontre à chanter et slamer avec M. BIAMOU, hé !

M. BIAMOU, professeur des Terminales CAP IS, Maçon et PAR, a organisé une séance de slam avec ses élèves à la fin de la première séquence de l’année. Bien entendu, nous l’avons appris et nous avons voulu en savoir plus.

Un article de Constance et Svetlana

Guinee matoto coul

Monsieur Biamou, comment en êtes – vous arrivé à faire écrire des slams à vos élèves ?

M. BIAMOU: C’est ma première année dans le lycée André Cuzin et ne connaissant pas les élèves de classes des CAP , j’ai voulu évaluer leur niveau à l’oral et l’écrit avec l’aide de la chanson française. Ils ont étudié des chansons, dont un slam puis ont écrit leur slam.

Quelles chansons avez-vous fait découvrir aux élèves ?

M. BIAMOU: Ils ont étudié Toulouse de Claude Nougaro, C’est déjà ça d’Alain Souchon qui raconte Belleville puis Saint-Denis de Grand Corps Malade. Il ne chante pas, il dit son poème. Ils se sont approprié les textes de Grand corps malade, Souchon et Nougaro, avec des rimes , de l’argot (« on se traite de con à peine on se traite » chante Nougaro), des jeux de mots et un mélange de langage familier  et courant. Ensuite ils ont écrit leurs slams à la manière de Grand Corps Malade. Tous ont produit quelque chose et c’était intéressant de les voir écrire et réécrire leurs textes.

Il y a 4 textes qui ont été faits par les élèves de CAP  :

La Guinée Matoto

Le Kinshasa

Vaux-en-Velin

Tarare

  • Tarare coul

Pourquoi le slam?

M. BIAMOU:  Je voulais qu’ils rentrent dans l’écriture de façon amusante car c’était le début de l’année. Et puis, ça permettait de travailler le français autrement.

Est-ce qu’ils savaient faire des slams au début?

M. BIAMOU:La plupart des élèves savaient ce qu’est un slam. Et pour les élèves qui venaient d’arriver en France et ne savaient parce que c’étaient le slam, le texte de Grand Corps Malade leur a permis de le découvrir et ils ont pu facilement se mettre à l’écriture.

Comment les élèves sont entrés dans cette expérience ?

M. BIAMOU: Globalement très facilement, mes élèves de CAP ont apprécié de travailler sur ces chansons françaises ( Nougaro ,Souchon et Grand corps Malade). Car elles avaient du sens par apport à leur vécu. Ils sont donc entrés dans les chansons.

Comment avez vous géré le travail?

M. BIAMOU: Ils ont été très libres avec des consignes précises et puis ils avaient aussi le texte de Grand corps Malade comme support. Le travail a été fait en classe en 4 heures environ.

Quelle votre recette pour écrire un slam?

M. BIAMOU: D’abord, on choisit la ville. Ensuite on fait la liste de tout ce que la ville évoque pour vous ça peut être des lieux , des endroits touristiques , des décors , des transports et des plats . Après on fait prendre forme grâce à la méthode distribuée, et même de la méthode que l’on a fait ensemble….. On écrit d’abord au brouillon pour les idées et dans le cahier pour la réécriture et la mise au propre.

Quelles ont été les difficultés?

M. BIAMOU: Il n’y en a pas beaucoup mis à part la concentration et la langue pour certains qui sont en France depuis peu.

Qu’est ce que vous avez aimé dans cet exercice ?

M. BIAMOU: Je pense qu’ils ont pris plaisir à écrire parce que pendant les cours ils étaient fiers de leurs idées de leurs rimes et  leurs phrases .

Finalement ce travail était comme un jeu pour eux et pas un cours comme les autres.

Qu’est – ce que cela a apporté de plus aux élèves ?

M. BIAMOU invite ses élèves à se rendre compte que la langue française était  une langue vivante avec des mots qui ont des origines notamment africaines .

Les élèves ne sont pas rendus compte qu’ils travaillaient et ont progressé. C’est donc une manière réjouissante de mettre en valeur le multiculturalisme des élèves.

Kinshasa coul