Orientations TBEE, BTS ou IUT : Attention ! ANGOISSESSSS !

Comme tous les ans, les élèves de terminales ont des angoisses entre janvier et mars ! Et oui, entre les bonnes résolutions à mettre en œuvre pour le baccalauréat et l’urgence du choix d’une orientation, janvier est « le » mois intense. La rédaction a donc collecté les questions qui reviennent tous les ans et a interrogé d’anciens élèves de TBEE : Maxime en BTS, Amer Dine en IUT. Espérons qu’ils vous aideront à transformer les sueurs froides en vapeurs …de génie civil (forcément !).


 Un sujet d’examen qui fait la synthèse entre les lettres et les techniques : métré d’un théâtre

BTS La Martinière

Maxime

Vous avez été élève au lycée Cuzin en section TBEE, pourquoi avoir fait ce choix de filière ?

Je n’étais ni pris en baccalauréat technologique ni en baccalauréat général. J’ai fait un stage de découverte de troisième, chez O2 construction, une entreprise qui n’existe plus. Le maitre de stage m’a amené sur les chantiers, il commandait les matériaux, il travaillait avec des équipes de maçons. Il était métreur. J’ai bien aimé le métier, je me suis dit, pourquoi pas ?  J’ai obtenu Cuzin à Lyon.

Etes-vous aujourd’hui content d’avoir fait ce choix ?

Oui, ça c’est sûr. La formation m’a beaucoup plu, surtout ce que j’ai appris en professionnel. Le français …. ça vous savez……

Comment avez-vous décidé de poursuivre vos études et comment avez-vous choisi les filières ?

Je ne voulais pas m’arrêter au baccalauréat, on n’est pas assez compétent pour travailler. Je pense qu’il faut au minimum un bac + 2. Les maîtres de stage que j’ai rencontrés disaient la même chose. J’ai cherché les formations qui offraient une continuation de la TBEE puisque j’aime bien le secteur.

Avez-vous obtenu votre premier choix ?

J’ai obtenu mon premier choix. Je voulais rester à Lyon et le BTS a une très bonne réputation, ses taux de réussite sont très bon.

Qu’avez-vous ressenti quand vous avez su que vous étiez reçu à La Martinière  ?

Du plaisir ! Je savais que je pouvais ainsi continuer mes études et que cela allait me faciliter la vie plus tard. De la joie…… c’est ça, de la joie. Mes parents étaient contents aussi, ils se disent que si j’ai mon BTS, j’aurai un meilleur avenir et ils se disent que je vais peut-être aller en licence professionnelle. Pourquoi pas, j’aimerais bien continuer ensuite….

Qu’attendez-vous des études que vous y avez entreprises ?

Il y a beaucoup de débouchés ensuite, il y a beaucoup de choses à faire. Pour l’instant c’est surtout ce que je découvre. Je sais dans quel secteur, mais le métier pas encore, c’est très ouvert, on peut travailler pour des collectivités, des entreprises…..

Racontez-nous votre rentrée

Elle s’est bien passée, je n’ai pas vraiment plus à en dire.

Les enseignants sont-ils sévères ?

Non. En maths et mécanique ils sont très stricts mais je les aime bien. Le professeur d’économie détend l’atmosphère…. En fait, ils ne nous prennent plus pour des lycéens, ça détend. On peut écrire un message sur le téléphone sans provoquer de drame parce que les profs savent qu’on va le ranger par exemple, sauf le prof de maths qui confisque le téléphone.

Est-ce vraiment plus difficile que le baccalauréat professionnel ? Et surtout dans quelles matières ?

En maths et en physique j’étais complètement perdu. En français ça allait. Dans les matières professionnelles, on a tout repris du début donc je me repérais. En maths j’ai eu l’impression de me noyer, j’avais 6 et en physique j’avais 5. Aujourd’hui j’ai eu une copie à 13,5 finalement je me suis adapté. En français j’ai 13,5 …. rassurée ?

D’où viennent les élèves de votre classe ?

Ils viennent de toute la France, du Cher, du Doubs, de Grenoble, d’Ardèche, de Saint-Etienne, de Bourg-en-Bresse. Il n’y a que trois élèves de Lyon.

Photographie de Cécile Claquin

Avez-vous été regardé de haut par les élèves qui viennent d’enseignement général et technologique ?

Non pas du tout. Au départ on s’est présenté donc on a dit d’où on venait puis tout le monde a oublié. Il y en avait qui pensaient que je venais de STI quelques jours après la rentrée. Les S aident tout le monde, les STI et les bac pro. Les Bac pro aident les autres dans les matières comme l’avant-métré, l’économie parce qu’ils ont un peu d’avance. Il y a une bonne ambiance, il n’y a pas de petits groupes, tout le monde se parle. C’est bien. Il y a beaucoup d’élèves internes et les autres ont un studio ou partagent des appartements. Ils ont envie de se faire des copains, on reste ensemble au lycée entre midi et deux heures, cela aide à tisser des liens, discuter et s’entre-aider.

Quels conseils pouvez-vous aujourd’hui donner aux élèves pour bien préparer leur entrée en BTS ?

Ne pas se laisser entrainer à ne rien faire. Bien écouter en cours, faire le travail et voilà. Etre bien à l’heure en stage, bien faire les tâches, ne pas hésiter à demander de l’aide. Les maîtres de stage sont patients. Ils savent que l’on est pas encore professionnel. Par contre il faut être rigoureux.

Savez-vous déjà quelle est votre moyenne générale du premier semestre ?

J’ai eu le bilan de demi-semestre, j’ai eu 12,1. C’est plutôt des résultats encourageants. Je sais qu’il faut que je progresse encore en maths et en physique et qu’il faut que je continue à travailler les autres matières.

prise-de-notes

ENEPS de l’IUT de l’Université de Grenoble

Amer Dine M’Houssini

Vous avez été élève au lycée André Cuzin, pouvez-vous nous dire quels souvenirs vous gardez des années cuzinoises ?

Je garde un mauvais souvenir du portail. L’angoisse, surtout l’hiver.

J’ai de très bons souvenirs de la classe, les copains, l’ambiance. Je travaillais en cours et je m’amusais aussi. C’est dommage que tout le monde n’ait pas eu le bac. Je suis allé en bac pro parce que je n’avais rien fait en troisième, j’avais de mauvaises notes et je n’avais pas envie de redoubler. J’ai choisi le bac pro, on m’a conseillé Cuzin. J’ai trouvé que tout de même, il y a des élèves qui devraient apprendre à mieux parler aux autres, adultes et élèves. Mais bon, j’ai bien rigolé pendant trois ans. J’ai adoré ma classe. J’ai eu des bons moments.

Pensez-vous que les stages étaient importants et lesquels vous ont marqués ?

Les deux stages qui m’ont permis d’apprendre le BIM. C’est un logiciel de modélisation ED sur ordinateur. Ça m’a marqué, c’est l’avenir ! Tous les maîtres de stage étaient sympathiques. Parfois les stages étaient durs, ils m’ont convaincu de ne pas aller dans certains sens professionnels. J’ai appris ce que je voulais et ne voulais pas mais tous les maîtres de stages étaient sympathiques. J’ai aussi de très bons souvenirs.

Vous avez réussi votre baccalauréat (bravo, bravo) et avez été admis à l’IUT de Grenoble à l’ENEPS (Ecole Nationale de l’Enseignement Professionnel Supérieur), pourquoi avez-vous choisi l’IUT ?

Grenoble en premier vœu. Je n’étais pas sûr de vouloir être économiste, mes parents étaient d’accord. Pour eux, j’étais entre de bonnes mains, d’autant plus qu’il y avait une solution de logement. Le BTS m’intéressait moins. J’avais envie de quitter le système de lycée, ici je suis un étudiant, sur un campus. J’avais envie de marquer une étape, avoir un autre statut.

Racontez – nous vos premiers mois

Les premières semaines étaient très compliquées. Nouvelle ville, adaptation, on ne connait personne… Il fallait travailler beaucoup et se taire, écouter les professeurs. À un moment, j’ai pensé me réorienter et puis maintenant, j’ai pris le rythme : je me réveille, je vais travailler, je rentre, je mange, je me couche et je recommence.

Où habitez-vous ?

Chez un ami de mon père. Il m’a accueilli à bras ouverts et c’est une bonne chose, je ne suis pas seul. J’ai des copains qui sont seuls, certains s’y sont fait et d’autres moins bien. Ils ne le disent pas trop mais bon, ça se voit.

Vous êtes-vous senti perdu dans l’université ?

Le campus est énorme, j’étais un peu perdu, j’ai d’ailleurs pas encore vu le campus en entier, il est trop grand et là, il fait froid. En plus, j’avais mieux à faire. Je connais un peu la ville, je ne me sens pas encore chez moi. Sur le campus, il est possible de faire du sport en dehors des cours mais ce n’est pas simple pour l’instant. J’ai fait d’octobre à décembre de l’escalade mais c’était compliqué et très fatigant, on verra plus tard, l’an prochain, on aura le jeudi après-midi banalisé puisqu’on rejoint les autres élèves. Je vais bientôt aller voir un spectacle, Monsieur Billet nous a proposé une sortie. Je ne suis pas encore allé au bureau des étudiants. A midi on a beaucoup de choix pour manger. Il y a plusieurs cantines, il y a des snacks, il y a un casino. J’ai plus de choix.

Et les copains ?

On est parfois regardé de haut, on est les petits du campus. Les FI ne nous parlent pas vraiment. Nous avons l’impression qu’ils nous prennent pour des extras terrestres. Pour la liste à la rentrée, les noms des FI étaient précédés de « monsieur » et pour les listes ENEPS il n’y a que le prénom et le nom, c’est un signe, non ? Bon, moi je m’en fiche, je suis occupé. Tout de même, l’an prochain, nous serons regroupés, ceux qui viennent de professionnel, de technologique et de baccalauréat professionnel…

Je me suis fait des copains, tout le monde s’entend dans la classe. Bien entendu, j’ai des personnes avec qui je m’entends très bien, on s’aide, on va au cinéma. On n’a pas fait de groupe de travail, on se donne des coups de main et on organise nos loisirs ensemble. Ils viennent de partout : un de Grenoble, quatre de Paris, trois de Gap, un d’Annecy, un de Quimper moi de Lyon …

En quoi consistent les cours techniques ?

Les plus compliqués sont les cours de statique, ceux qui portent sur la résistance des matériaux. La MGM, étude de prix et quantitatif, je trouve que c’est compliqué. Pourtant, j’ai vu ça en cours, au bac j’ai eu de bonnes notes et là, c’est difficile, il faut aller vite. Je fais aussi des erreurs d’inattention. Monsieur Vittaz me disait déjà en bac que l’attention parfois … mais bon. Les autres matières sont plus simples. Comment choisir un matériau ? Tester, évaluer, j’aime bien. C’est le cours de Monsieur Billet, j’aime vraiment bien. Je prends un parpaing et j’évalue sa résistance, je trouve ce cours intéressant.

Calcul des prix. Photographie de Cécile Claquin
Calcul des prix. Photographie de Cécile Claquin

 

Et l’enseignement général ?

Nous n’avons pas de cours en amphi, nous avons des travaux dirigés et pratiques. Nous faisons des maths. Il y a un cours de communication. On a travaillé avec le projet Voltaire pour nous entrainer à corriger nos erreurs d’orthographe et de grammaire. On reprend la base. On fait des tests. On pense avoir été bon et les résultats sont catastrophiques. On se dit : « tient ! je vais acheter un Bescherelle ». On a des heures à faire et on est noté sur l’assiduité et les résultats dans un second temps. J’ai eu un test sur le CV et j’ai eu une mauvaise note, j’étais déçu. On a plus d’ateliers artistiques. On a de l’anglais aussi. En anglais, on a des cours pour apprendre le vocabulaire technique, le partiel était bien plus difficile qu’en bac mais à l’oral, j’ai eu 13.

On vient d’avoir des partiels et on en a de nouveau une vague dans trois semaines. Pour l’instant, j’ai 11,7/11,8 de moyenne. On est vingt-deux, deux ont abandonné, on était vingt-quatre. Il y a deux redoublantes qui font partie des meilleurs.

Pour moi, c’est pas trop mal, je suis dans la grosse moyenne mais bon, je voudrais être en haut.

Que trouvez-vous difficile dans la scolarité ?

Le rythme est difficile à suivre, on t’attend pas. Quand je suis perdu, parfois quelqu’un à côté de moi ne travaille pas et il s’en sort mieux que moi. En fait, c’est frustrant ça. En plus, tout le monde vient de bac pro, surtout ORGO (8) ensuite TBEE, il y a des électrotechniciens, des assistants d’architectes, des personnes de génie électrique et basculent en génie civil. C’est parfois frustrant d’être moins bon qu’en bac …Et puis on change très vite de discipline. On aime bien quelque chose, le semestre se termine et on passe à autre chose.

L’université a mis en place des études encadrées par des élèves ingénieurs qui peuvent nous aider. Sur le coup, c’est énervant de se dire que l’on a quatre heures le jeudi à la place du sport (sur le coup, c’était vraiment énervant !) puis je me suis aperçu que c’était utile. Bon, parfois je fais les cours et je n’ai toujours rien compris …

J’ai commencé à chercher mon stage.

On est très suivi. On a un carnet de stage avec des choses très précises à faire. Il y a beaucoup de documents administratifs. Pour le premier stage, je dois faire un stage ouvrier, ça ne m’enchante pas, je connais, mais voilà. En plus, c’est en juin-juillet, je vais composer avec.

Vos conseils aux élèves du lycée : leur conseillez-vous l’IUT ?

Il faut qu’ils soient motivés. J’étais régulier, bon joueur. Ici il faut être très déterminé et s’accrocher, il ne faut pas venir pour « faire le joli ». Il faut avoir un projet professionnel, être sûr de vouloir rester dans le bâtiment. En DUT l’intérêt c’est que l’on voit pleins de métiers et que quand on est bon, on peut avancer.

Outils du métreur. Photographie de Cécile Claquin
Outils du métreur. Photographie de Cécile Claquin