Ecrire le confinement
A leur retour au lycée, des élèves de seconde AFB, Alpha, Siname, Leny, profitent du cours de lettres avec leur professeur, Mme Mansour, pour s’exprimer sur le confinement.
Les mots du confinement
Ennui, crise économique, Macron sur TF1, Ludo sur Smartphone, attestation de sortie, reportages, You Tube, dur, anxiété, stress, l’autre est un danger. Sceptique. Personne n’y croyait. Rumeurs.
Endroit, en bas de l’immeuble, quartier, ennui, prison, agacement, tristesse, deuil, pleurs, oubli, tourner une page, mangas, Playstation, ramadan.
Stress, peur, dégoût, nostalgie, tristesse, individualité, surprise, médias, attestations de sorties, limitation de l’espace et du temps, heure de sortie, espace de vie rétréci, applaudissement chaque jour à 20 h, gestes barrières, frontières avec les autres, murs, verbalisation de la police, cours à distance, difficultés d’adaptation. C’est derrière nous.
Ecriture collective réalisée à partir des productions individuelles des élèves
Au début du confinement, au début de cet emprisonnement, tout est pris à la légère. Personne ne s’attend à ce que cela devienne si grave. On en rit, on n’y croit pas, on reste en bas de chez nous, on ne dépasse pas les limites du quartier comme d’habitude: notre vie continue avec un vent de vacances en supplément.
Mais le stress monte : les informations en boucle stressent, litanie du nombre de morts qui augmente chaque jour, chiffres qui choquent, hallucinent. Augmentation des cas de contamination au jour le jour mais aussi des patients en réanimation// pénurie de matériels médicaux, de masques et de Fake news aussi. La peur s’installe. Tous ne respectent pourtant pas le confinement et sortent sans attestation malgré les sanctions de la police : 135 euros, ça fait mal ! Certains magasins sont ouverts par l’arrière. Une nouvelle vie commence avec la restriction de notre liberté. Ennui. Il faut s’adapter : on n’a pas le choix. Pour s’occuper on regarde Netflix, Reportage choc sur Marseille, on fait du sport avec les moyens du bord, sans oublier la musique, la Play et les sorties quotidiennes. On est perdu dans le calendrier, on vit au jour le jour. Le temps n’existe plus. Longue journée ininterrompue. Nuits et jours se confondent. On est coupé du monde. Les cours à distance, une nouvelle façon de travailler, étrange, solitaire mais aussi le seul moyen de retrouver les amis et les profs. Chaque jour on se pose la question d’un retour à la vie d’avant même si on n’est pas dans le gouffre tout de même. Il ne faut pas oublier que d’autres hommes sur terre vivent dans des conditions beaucoup plus difficiles que nous, tout à côté comme à l’autre bout du monde.
Avec l’annonce du déconfinement, un vrai soulagement et de l’espoir. Ce virus a confiné la planète, inventé de nouveaux mots et ouvert de terribles maux mais nous a soudés. Cela va-t-il durer ?