J’ai trouvé un stage !

Trouver un stage c’est parfois une VRAIE galère ! C’est même un cauchemar. Dans les guides on vous dit : « faites agir les parents, pensez à vos pistons, faites-vous aider par vos profs, comportez–vous en adultes ! ». Est-ce un parcours du combattant ?

Par Vincent (technicien construction bois) et Kévin F (agencement et finition)

 

Depuis la seconde c’est compliqué.

D’abord j’étais mineur, du coup, les employeurs hésitent. Il faut qu’ils soient vraiment disponibles, ils craignent que je me fasse mal en utilisant les machines. Pour ne pas avoir un poids sur les bras, dire non, c’est le plus simple.

 Ensuite les charpentiers sont rarement en centre-ville.

Ils ont besoin de place et aujourd’hui, les entreprises sont le plus souvent loin des centres. Or avant le permis de conduire et gagner au loto de quoi acheter une voiture, comment faire ? Temps que l’on ne gagne pas sa vie, comment dépenser, si on ne dépense pas comment travailler ? J’ai trouvé des propositions dans la vallée d’Azergue, après Craponne, en Savoie, dans le Jura……. Autant dire qu’il faudrait louer un meublé ou se lever vers 3H30 le matin.

Et puis, si on veut rester plus près, il y a bien des entreprises mais elles font charpenterie-couvreur-zingueur, menuiserie-couvreur-zingueur et elles font beaucoup de rénovation. Il faut donc être polyvalent pour rester en ville. C’est ce que je dois faire.

En seconde, j’ai eu beaucoup de mal à trouver.

J’ai trouvé la semaine avant le début des stages. J’ai commencé à chercher un peu tard. J’ai été maladroit en fait. Je téléphonais sans avoir toutes les informations en tête et quand je rappelais, les entreprises avait déjà pris des stagiaires. Certains m’ont expliqué qu’ils ne voulaient pas prendre des élèves de BAC parce qu’ils sont jeunes et mal polis (le langage était plus vert et pas du tout poli).

Quand une entreprise prend un stagiaire et que cela se passe mal, elle vous en parle comme si vous étiez ce stagiaire.

 J’ai fini par trouver.

Le patron a dit qu’il acceptait de me prendre s’il rencontrait les parents. Donc mon père est venu, l’a rencontré, on a parlé. J’ai dit mes défauts et mes qualités … devant mon père. J’ai géré et voilà, j’ai fait mon premier stage.

 Pour mon second stage, j’ai utilisé mes pistons ! Je fais du tir à l’arc, je suis plutôt … pas mauvais. Dans un autre club, il y a un charpentier. Je le connais parce que les clubs se rencontrent lors de compétitions, donc cela fait quatre ans que l’on se croise. Je lui ai demandé de me prendre dans son entreprise. Il l’a fait !

J’ai le bras long tout seul !

En première, j’ai commencé à téléphoner en janvier pour un stage en mai. J’ai contacté toutes les entreprises qui m’avaient éconduit l’année d’avant.  Chercher un mois et demi à l’avance, c’était déjà trop tard, les copains étaient sur le coup. Certains vivent près des entreprises dans l’Ain et trouvent facilement mais les autres veulent tous aller aux mêmes endroits. Je pouvais pas retourner dans la même entreprise, il ne pouvait vraiment pas.

Bon, il fallait mettre les bouchées doubles.

Le mardi du début de stage, j’étais au lycée, direction bureau de Monsieur Boujakli. Liste d’entreprises, coups de téléphone, choux blancs. Durant les vacances pendant quinze jours j’avais envoyé des mails sans réponse, donc le téléphone, c’est mieux.

Un entrepreneur qui ne pouvait pas me prendre m’a donné plein de conseils.

Il est resté un quart d’heure et m’a dirigé vers des collègues, il m’a donné les noms de gens qui reçoivent volontiers des stagiaires. J’allais déjà mieux, mes profs et mes parents pas encore. J’ai continué à chercher au lycée et les professeurs d’atelier m’ont aidé et soutenu. Monsieur Canu aussi. La prof de français m’a passé un savon parce que mon CV n’était pas au point, elle a repris la lettre de motivation faite par mon père (on lui dira pas). J’étais sous pression.

Et j’ai eu un rendez-vous !!!!!

J’avais peur d’être en retard, j’étais un peu stressé. Le rendez-vous s’est très bien passé. Je n’avais pas oublié ma convention de stage.

J’avais un stage, j’ai commencé le lundi suivant

Je me sens mieux.

Ce qui est amusant, c’est que les parents sont aussi contents que moi et les profs ……. On dit pas, ils ont vraiment eu l’air d’aller mieux. Qu’est-ce qu’ils sont émotifs ! Ça doit être l’âge (je plaisante).

Vincent, futur charpentier.
Photo de Didier Grappe

Donc pour trouver un stage, je pense qu’il faut :

  • S’y prendre très tôt
  • Avoir toutes les informations importantes
  • Avoir un magnifique CV et une lettre de motivation motivante sans fautes d’orthographe partout
  • Avoir plein d’arguments pour éviter de faire peur avec son jeune âge
  • Bien vérifier les transports pour arriver au travail le matin
  • Téléphoner aux entreprises
  • Passer directement déposer les documents et tenter de rencontrer les gens
  • Créer ses propres pistons,
  • Mieux vaut être charmant que de faire la tête
  • Eviter de se présenter en pyjama …… ou pyjama + écouteur + casquette (je plaisante aussi là !)

 

Merci à Maxence Duhamel de nous avoir autorisé à utiliser ses CV.

CV classique
Maxence a fait une une troisième et un BEP TAH (aujourd’hui TBEE) au lycée André Cuzin, voici son CV « classique »

 

Merci à Maxence Duhamel de nous avoir autorisé à utiliser son CV
Dans certains cas, montrer que vous avez de l’imagination vous met en valeur, certaines entreprises misent dessus.
Concours général
Mais n’oubliez pas vos qualités ! Maxence oublie que le Concours général est très prestigieux.