Les ORGO perchés …

… dans leurs arbres en béton. Vous vous êtes tous demandés comment est née la forêt de l’atelier gros œuvre ?

Nous allons vous raconter cette belle histoire.

Yvan, Jules, Kévin, Larsene, Carlos, Nathan

 

Monsieur Duchemin a été le premier motivé

En fin d’année de seconde, monsieur Duchemin nous a annoncé le projet d’atelier de la classe de première : un projet d’arbres en béton. On allait se faire une petite forêt en atelier et il avait l’air très content. La prof de français avait l’air tout aussi contente, elle nous a même trouvé de la lecture Le baron perché d’Italo Calvino.  On ne vous dit pas ce que l’on en pense, elle va se vexer.

Nous avons eu une planification très détaillée et une organisation à respecter. Lorsque l’on a compris la hauteur qu’ils allaient avoir, nous avons commencé à trouver tout cela inquiétant et amusant, ce n’était peut-être pas une mauvaise idée. On ne l’a pas dit tout de suite mais on avait envie de le faire. Nous nous sommes mis en binômes : Larsene et Kévin, Jules et Carlos, Nathan était tout seul avec monsieur Duchemin jusqu’à l’arrivée d’Yvan. Après, monsieur Duchemin a dû beaucoup s’ennuyer. La prof de français ne comprend pas pourquoi il n’en a pas profité pour faire la lecture à voix haute …

Les étapes du travail

Première phase : l’implantation de nos futurs arbres. Notre forêt se compose de trois arbres, il faut faire bien attention à l’endroit où on va les mettre au sol, c’est délicat ce passage du plan au réel. Monsieur Duchemin nous a donné un point et une ligne, nous avons eu un petit carnet avec toutes les indications à suivre (et il ne fallait pas se tromper, c’est la difficulté).

A partir de là, il faut réaliser l’implantation du coffrage de la fondation et l’empreinte du corps de l’arbre. Le coffrage c’est le moule dans lequel on coule le béton après avoir fait le ferraillage. On va commencer par la semelle.  Nous avons commencé par coffrer et mettre à niveau le coffrage. Puis nous avons réalisé l’armature de la semelle tout en respectant l’enrobage (partie de béton qui protège la ferraille pour ne pas la voir du dehors). Après cela, nous avons coulé la semelle avec du béton. Le jour du coulage de la semelle de fondation, nous sommes arrivés en atelier et monsieur Duchemin avait tout préparé, nous avons pu faire le béton avec la bétonnière. Nous avons ensuite laissé des attentes c’est-à-dire de la ferraille pour relier la première levée à la semelle.

Levée 2 _ réalisation d’une armature et mise en place de l’ensemble du dispositif

Seconde phase : le coffrage, le ferraillage et le coulage de la première levée.  Il y a eu un bémol, dans les arbres, nous devions réaliser des réservations et le montage de ces réservations était plutôt long. C’était tendu à l’atelier. Chaque binôme voulait avoir le meilleur arbre (et aussi la meilleure note même si le vrai fond du problème est  esthétique pour la prof de français et technique pour monsieur Duchemin). Jules et Carlos sont restés soudés même s’ils ont bien galéré. Ils n’étaient pas les seuls. Une fois les réservations finies, nous avons coupé les treillis soudés en acier pour le ferraillage et terminé le coffrage en panneaux manuportables. Une semaine plus tard, nous avons coulé le béton en faisant plusieurs bétonnières. Nous versions le béton dans une benne à béton que monsieur Duchemin élevait avec un engin de levage. Nous pouvions ainsi couler le béton avec une goulotte. C’était super de faire un coulage comme sur les chantiers de gros œuvre parce que souvent nous coulons au seau. Là attention, saut de niveau.  A un moment, le béton est resté bloqué dans la goulotte et s’est déversé tout d’un coup. Pour résumer l’affaire, Nathan m’a fait prendre une douche de béton. Une fois les premières levées et les trois arbres coulés, nous sommes allés nous changer pour rentrer à la maison. Le prof nous disait qu’il fallait continuer à bosser dur, car après, nous devions partir en stage et il voulait que tout soit prêt pour les portes ouvertes de mars (s’il voulait se vanter, nous aussi donc c’était le stress collectif).

Levée 2 _ fermeture et blocage des coffrages 2

Un stage plus tard, il fallait préparer la dernière levée. Nous avons monté une plate forme pour pouvoir coffrer la levée. Kévin avait du mal avec ses poutrelles en bois type doka (c’est Jules qui le dit). Nous l’avons taquiné pendant trois semaines là dessus. C’est pas gentil (ça c’est la prof de français) mais comme il est bon, ben voilà c’est pas bien grave, ça le rend modeste et ça nous rassure (et on veut bien promettre à la prof de français qu’on ne fera plus … en croisant un peu les doigts). Une fois la plate forme réalisée, nous avons coffré, préparé les réservations et réalisé le ferraillage.  Pour les réservations, on a passé une séance complète à clouer des morceaux de bois avec des petits clous. L’ambiance était stressante, certains perdaient leurs nerfs…… Bien entendu, nous avons coulé le béton.

Une semaine après, nous avons décoffré les arbres, démonté la plate forme et nettoyé : et tout était tellement beau qu’on aurait dit du faux. Et en plus c’était du vrai !

Ce projet avec la classe, et bien c’était la classe. Au brouillon, on a écrit enrichissant mais c’est pas assez fort comme terme.  On peut dire pour nous tous. Monsieur Duchemin nous a prouvé que nous étions capables avec de la volonté et des directives de faire de belles choses. Trois arbres à l’atelier, c’est une preuve ! C’est vrai que monsieur Duchemin nous a donné du fil à retordre mais nous nous sommes dit que notre classe était capable du meilleur parfois. Et nous nous sommes dit que même s’il y a des différences entre nous, nous sommes restés soudés tout au long du travail et pas seulement parce que l’on s’entend bien tout court.  Allez, on le dit, merci monsieur Duchemin et si l’an prochain on peut s’embarquer pour de nouvelles aventures, on n’est pas du tout contre.